Sujet difficile que celui d’aujourd’hui, ayant pleinement identifié les jours précédents ma capacité à synthétiser la connaissance et remonter à la racine du problème pour ensuite en tirer un faisceau de solutions qui demeure relativement large, trop dans un monde qui demande que les plans de carrière soient parfaitement définis. L’objectif de cette journée était donc très fort.
Je rappelle en premier lieu note position dans le programme :
- J1 (lundi) : image du Monde, passé, présent, avenir, ma mission et mes objectifs
- J2 (mardi) : relations sociales
- J3 (mercredi) : le travail, carrière
- J4 (jeudi) : bien-être et réenchantement
- J5 (vendredi) : synthèse, remotivation et finalisation du tableau
Vous constaterez que j’ai modifié le quatrième item en « bien-être et réenchantèlent » plutôt qu’en « bien-être et administratif ». J’en parlerai demain !
Quoi qu’il en soit, ce troisième jour s’est articulé autour de deux questions :
- Comment mieux vivre mon travail ? Comment me positionner par rapport à lui ?
- Plan de carrière – où aller et comment ?
La première question procède d’un constat simple : bien que le travail puisse être lieu d’épanouissement et de passion et bien que l’objectif terminal soit qu’il s’harmonie avec le reste de sa vie, il reste néanmoins un impondérable permanent de la vie. A moins bien sûr d’être riche à millions, le travail est nécessaire pour survivre. Mieux vaut donc apprendre à bien le vivre, même quand il ne me plaît plus ! Ensuite, après avoir considéré cette posture réactive, il s’agit quand même de faire évoluer sa carrière dans le bon sens pour servir nos objectifs de vie.
Le point le plus délicat de ce jour sera de trouver absolument un objectif précis de carrière. Vous ne devez pas sortir sans poste précis. Sinon vous serez toujours dans le flou et donc dans la détresse.
Ceci étant dit, nous pouvons commencer à discuter du sujet !
I – Comment mieux vivre mon travail – Comment me positionner par rapport à lui ?
1) Relativiser – Les points positifs de mon poste
Avant toute chose, je pense qu’il est important de vous demander pourquoi vous êtes ici. Si vous êtes ici, c’est que votre carrière – du moins votre poste actuel – ne vous convient plus. Mais, en vous rappelant cette réalité que votre travail est nécessaire à votre survie, et puisque pour l’instant vous ne pouvez pas y faire grand chose, commencez par lister les points positifs de votre travail. Mais attention, les points positifs qui sont des leviers pour votre épanouissement et/ou votre avenir. Par exemple, dans mon cas :
- Les gens me font confiance : bien sûr, je dois réaliser des tâches et il arrive que l’on m’impose une méthode, mais globalement je suis libre de mes choix et on me laisse gérer mon temps entre projets annexes et principaux.
- J’y ai de bonnes relations : je ne sais pas si certaines sont vraiment désintéressées ou pas, mais le fait est que je suis ni bousculé, ni embêté. Mes relations sont chaleureuses avec un certain nombre de personnes.
Celles-ci sont des leviers, des points importants pour mon épanouissement. Par contre, le fait que le travail soit proche de chez moi ou que la paie soit correcte vu mon expérience n’est pas une vraie aliénation. Du moins pour moi, cela ne rentre pas dans ma vision de l’existence. En clair : gardez l’essentiel.
2) Se convaincre qu’on veut vraiment changer – Les freins graves à votre projet de vie
Ensuite, comme le positif ne vient jamais seul, demandez-vous ce qui par contre représente un frein notable. Là encore, évitez de vous perdre dans des détails insignifiants du genre « les bureaux sont moches ». Gardez l’essentiel, notamment en regard de votre développement de carrière et de votre épanouissement au regard du travail fait le premier jour sur l’Ikigai. Pour moi :
- La rémunération est limite – surtout, il n’y a aucune prime donc rien de motivant
- La mort du métier de Data Scientist, qui du reste ne m’intéresse plus
- Des perspectives sombres pour mon poste : superviseurs opportunistes, plus de recherche, évolution négative
Servez-vous de cet inventaire pour comprendre que vous n’avez pas à faire plus que de jouer le rôle de prestataire dans votre entreprise. En d’autres termes, d’augmenter l’effort mais pas l’objectif.
…
Mais attendez, vous devez vous demander si vous avez bien lu ! Je viens de vous dire de lister des points négatifs pour vous convaincre que vous voulez changer tout en vous disant d’augmenter l’effort. N’est-ce pas contradictoire ? Non.
3) Se détacher n’est pas « démissionner » au sens propre comme figuré – Le travail comme objet du moi
Vous rappelez-vous cette idée que le travail est un objet du moi et que le moi surplombe les objets ? Eh bien votre travail n’est pas vous, il n’est donc pas une métrique de votre existence. Au contraire, le travail pèse comme une richesse dans votre existence : en clair, il ne contraint pas vos objectifs, il les sert.
Il est important de comprendre que vous devez changer de perspective.
L’espace libre de votre travail est un lieu d’épanouissement et de développement de votre objectif de vie. Par contre, votre lien au travail est un devoir. Vous être un prestataire.
La première raison donc d’augmenter l’effort est que votre travail est un espace d’opportunité pour développer votre objectif et vous épanouir.
Deuxièmement, il est important de prendre la mesure de son rôle de prestataire en gardant le goût de l’effort. Changer de travail n’aura pas un effet miracle, il ne vous réhabituera pas comme par magie à bien faire votre travail. Ainsi, paradoxalement, même si vous n’aimez pas votre travail, il est important de bien le faire. Car en le faisant bien, en y mettant suffisamment d’effort, vous gardez confiance en vous et en votre capacité à partir sereinement car vous être capable et reconnu comme tel. En sus, bien faire votre travail vous libèrera l’esprit et vous permettra donc de réserver plus d’énergie à votre vraie voie. Par contre, comme vous ne jouez pas votre vie au travail, n’augmentez pas l’objectif. Le seul objectif à augmenter, c’est votre objectif de vie si vous le jugez pertinent. Pas l’objectif que vous fixe votre poste et même si vous avez un poste à responsabilité. Faites mieux, efficacement, mais pas plus. Vos horizons sont bouchés, ne jetez pas votre énergie dans le vide !
4) Solutions au quotidien pour mieux vivre mon travail
Cette étape est assez personnelle. Pour tout vous dire, la mienne ne ressemble pas à grand chose mais voici ce que j’en retiens :
- bien faire son travail en augmentant l’effort pour y reprendre goût et réaffirmer votre compétence
- ne pas augmenter l’objectif car vous n’y gagnerez rien, vous y perdrez
- vous êtes un prestataire/un collaborateur et les autres jouent le même rôle ==> ne pas en vouloir aux autres, ne pas faire d’affaires personnelles
- avoir confiance en votre position, toujours agir comme légitime
- notez les quatre principes fondamentaux (non remplissage – focalisation – augmente l’effort pas l’objectif – le moi surplombe les objets) sur une feuille et remémorez vous les régulièrement
- vous êtes toujours vous au travail, pas un demi-être réduit à son poste
- cultiver la foi en l’avenir
Maintenant que vous êtes armés pour mieux vivre votre poste actuel, vous pouvez songer à la suite de votre carrière ! Evidemment, ces points resteront vrais dans le futur aussi. Vous n’augmenterez l’objectif que lorsqu’il faudra faire vos preuves !
II – Plan de carrière – Où aller et comment ?
1) Le point de départ – le travail du jour 1, votre Ikigai
Je vous le dis : vous avez déjà prémâché le travail de cette partie le premier jour en réalisant votre analyse Ikigai et sa méthode de recoupement. Dans mon cas, j’avais noté :
Etre capable d’éclairer le monde, leur apporter les moyens et l’analyse au dessus des tracas du quotidien pour comprendre le besoin fondamental.
Reprenez donc le fruit de la synthèse de la partie I et utilisez le comme point de départ. Si votre analyse a changé depuis suite aux travaux menés, recommencez. Quoi qu’il en soit, il est inutile de partir d’autre chose. Pourquoi ? Parce que le bon objectif de carrière concilie tous les points de l’Ikigai. Bien sûr, comme je vous l’ai dit, une carrière ne peut résumer votre existence et ne peut suffire à votre épanouissement. Néanmoins, il vaut mieux viser l’harmonie de carrière que la compartimentation de votre vie. On entend souvent en effet qu’il faudrait « séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle ». Mais avez-vous vraiment deux vies ? Non, vous êtes la même personne à des endroits différents. Vous n’avez pas les mêmes objectifs et devoirs, mais vous êtes bien la même personne avec les mêmes objectifs de vie, ils ne disparaissent pas comme par magie ! L’harmonie de la vie est donc le véritable objectif. Les compromis viendront avec l’expression concrète, pas avant !
A partir de cela, et selon votre expérience, vous pouvez déjà lister des postes associés. Ne vous bridez pas, même si ces postes n’existent pas, nommez les et décrivez les si nécessaires. Dans mon cas, voilà ce qui m’est venu en tête :
- analyste des organisations
- responsable des processus
- directeur de la stratégie
- consultant opérationnel
Le plus dur est maintenant à venir. Il va falloir aboutir à un poste réel qui vous guide vers ce job « idéal ». Commençons d’abord par lister vos qualités et vos défauts. Vos défauts devront être discutés et mis en perspective. En sont-ils vraiment dans le monde du travail et dans le poste que vous visez ? Je vous aide…
2) Vos qualités et freins pour ce projet
Dans mon cas, mes trois qualités principales sont : 1) d’être capable d’identifier le besoin fondamental 2) de fédérer autour d’une idée forte 3) d’argumenter et de communiquer, je suis un excellent interprète du besoin métier
Mes trois freins principaux (je précise que je ne me suis pas limité à trois, c’est venu comme ça, ne vous limitez pas non plus mais gardez l’essentiel !) :
- une difficulté à transformer une idée en plan d’action
Vrai problème ou pas ? Dans une certaine mesure, oui. Ce poste n’a pas à proposer des changements concrets dans le détail mais être capable de communiquer une feuille de route
Etc. Pour chaque frein, demandez vous honnêtement si c’est un problème. Vous aurez ici des axes de progression.
3) Déterminez un projet professionnel clair – Un poste concret
Maintenant que tout ceci est dit, il va falloir chercher quel poste vous allez viser. Faites le en gardant à l’idée que vous avez déjà un bagage.
Je vas vous aider.
Commencez par formuler votre demande sans filtre ni conformisme aux postes existants. Dans mon cas :
Responsable de la qualité de service aux opérationnels. Collecter les besoins transverses et les généraliser, les synthétiser en besoins fondamentaux que l’ensemble de la chaîne IT est capable de gérer d’un point de vue fonctionnel
Questionnez-vous alors sur la viabilité de votre projet. Pouvez-vous l’atteindre directement ? Est-ce un poste qui existe ? Cherchez sur internet. Dans mon cas, il n’existe pas. Ou du moins il est beaucoup trop avancé pour moi à mon stade actuel. C’est un poste d’urbaniste fonctionnel voire de directeur IT.
La question qui suit est donc, comment compléter mon métier actuel pour évoluer vers cet objectif ? Si vous n’avez aucun lien, la mauvaise nouvelle (et la bonne !) est que vous allez devoir soit changer de poste en interne dans la voie qui vous intéressent soit reprendre vos études ! J’espère donc que vous avez fait el bon choix au départ. Il est néanmoins possible de changer de métier avec des compétences déjà acquises et les diplômes qui vont bien… Bien sûr, si vous voulez passer d’historien à programmeur, il faudra sacrément de volonté pour convaincre ou une formation. Mais si comme moi, vous avez déterminé votre prochaine étape : consultant en organisation, il est possible d’argumenter. J’ai les diplômes qui vont et ma position implique de travailler sur les problématiques métier de ma branche. En travaillant votre CV, en mettant en avant des choses différemment et en argumentant, ce genre de transitions est possible !
Au niveau des synergie, ce poste m’apportera une légitimité dans la capacité de synthèse des besoins transversaux tandis que mon premier poste se chargera de justifier ma connaissance des systèmes informatiques et de la data. C’est bien le rôle de l’urbaniste : faire la passerelle entre les besoin transversaux et le système.
Comment faire maintenant ? Elaborez un plan d’action très succinct
4) Comment faire ? – Votre plan d’action
Contentez vous de lister les actions à mener. Pas besoin de dater pour l’instant, contentez vous de noter et promettez vous de le faire. Ce n’est pas aujourd’hui que vous allez le réaliser 🙂
Dans mon cas :
- Me renseigner sur le job
- Préparer un argumentaire
- Tenir un journal dédié
- Modifier mon CV
- Rafraîchir mes connaissances de cours
Donnez vous une date, en quelle année voulez-vous que ça se réalise ? Pour ma part, cette année !
Puis parlez en, à votre copine/votre copain, votre chez même si vous pensez qu’il peut l’entendre. Dans mon cas, je sais qu’il me dira qu’effectivement les opportunités sont bouchées.
C’est fini, vous savez où aller. Mais avant de partir, vous êtes à ce stade presque paralysé par la peur. On va finir par se rebooster et se rappeler une bonne résolution !
III – BONUS – Mieux vivre sont travail BIS, par une prise de confiance en moi
Rappelez-vous ici en quoi vous êtes parfaitement légitime à votre poste. Expliquez le. Vous l’êtes, vous êtes un collaborateur et vous êtes payé pour votre travail parce que vous en avez les compétences. vous pouvez changer par ce que les avez aussi.
Expliquez en quoi vous méritez de mieux vivre votre travail.
Puis synthétisez l’ensemble, rappelez-vous pourquoi vous devez quitter votre emploi ou votre poste pour un autre, pourquoi vous devez retrouver le goût de l’effort et surtout pourquoi vous devez cultiver votre foi en l’avenir. Pourquoi enfin votre analyse est juste, parce que personne n’est plus à même de juger ce qui ets bon pour vous que vous.
Comment voulez-vous prendre votre mesure dans votre emploi actuel et dans le futur ? Dans mon cas :
- Vivre mon rôle de pédagogue
- Evangéliser ma pratique
- Améliorer la qualité de mes rapports
Le moi surplombe les objets, ne l’oubliez pas !
A demain donc pour réenchanter votre vie car le travail n’est pas votre vie.