Le piège de l’Authenticité -Soyez « vous »… mais dans le Temps

Pour faire suite à mon article introductif sur le Temps, je vais commencer – comme promis – à remettre en cause un premier leitmotiv de notre époque qui est la recherche d’authenticité. Mon idée ici n’est pas de m’engager entièrement contre cette mouvance mais plutôt de redéfinir cette recherche et de voir pourquoi cette appellation est piégeuse dans sa dimension totalitaire. Comme nous l’avons vu en effet, l’être humain est un être inscrit dans le Temps et qui n’existe donc que dans un fluide dont les « instants » se pénètrent – certes – mais qui sont tous distincts par sa propre historique et ses propres circonstances. Afin de rappeler l’idée générale sous-jacente à ce principe, nous pouvons nous représenter un ancien amour dont la rencontre soudaine ne saurait faire revivre exactement les sentiments d’avant, ou d’une glace adorée de laquelle on serait lassé à force de la consommer. Nous résumons cette différence dans les rapports de cause à effet par la perspective qui est cause ici d’expérience…mais pas que. Munis de cette connaissance nous verrons dans un premier temps que le passé non actualisé est une prison et que l’authenticité réclame une réappropriation de son histoire personnelle. Ensuite, nous réconcilierons la prétention (dans son sens originel) et l’authenticité dans une dynamique (naturelle) tournée vers la réalisation de soi. Enfin, j’insisterai sur l’importance de la vérité dans le petit orchestre de la construction de soi : prétendre, ce n’est pas nier le réel.

Vous n’êtes pas votre « vous » passé – Le piège de l' »authenticité » comme mort de soi

Se reconnecter à ses rêves d’enfants, voire les réaliser car cet enfant serait plus « pur » de toute influence sociale est un conseils que l’on peut souvent trouver dans cette quête d’authenticité qui consisterait à se reconnecter à son « soi profond », comme s’il s’agissait d’un être unique et immuable, déconnecté du Temps, comme si l’influence sociale était une chose mauvaise.

L' »influence sociale », elle porte un nom : l’expérience, le conditionnement social. Cette expérience transforme notre goût, le raffine. Pour le pire ? Pour le meilleur ? Peu importe. Ce goût, cette tension est celle que vous avez, elle fait que vous n’êtes plus le même qu’avant et ce Temps est irréversible. A dire vrai, il paraît presque impossible de régresser. Occulter un savoir, occulter une expérience…oui, mais régresser…non, ce n’est pas possible. La seule chose que vous ayez perdu, c’est de la malléabilité, ce qui ne veut pas dire que vous ne pouvez plus changer malgré tout.

En fait, si l’on y regarde de plus près, ce conditionnement social qui nous apparait liberticide est aussi un des garants de notre survie. Pour le pire ou pour le meilleur, il vous faut apprendre à vivre avec votre voisin ; bien sûr, vous avez parfaitement le « droit » d’être qui vous êtes au sens d’un être mu par des instincts, mais le prix est une potentielle mort sociale. Ce premier rapport au monde nous permet d’entrevoir la plus complexe interprétation d' »être soi » qui – loin de signifier dans sa version saine « fous toi de tout et avance » – montre que l’on se construit en regard de la réalité du monde et en particulier de la societé. Etre soi, c’est être soi en compromis avec le monde…à l’aune de notre jugement certes, mais en compromis quand même.

Ce compromis d’ailleurs se fait ainsi avec une autre réalité : nous mêmes, notre expérience, notre cerveau tel qu’il a grandi, nos goûts, etc. Ainsi, chercher à retrouver un moi ancien, cela revient à subir la double peine d’une mort de soi et en plus d’une vie faite d’illusion. La mort de soi puisque l’on se réfère à un être qui est figé dans un « instant » passé et donc privé de sa capacité d’évolution, privé du Temps. L’illusion en ce que l’image que l’on a du soi passé n’est jamais celle que l’on se fait par le prisme de notre « vrai » moi présent. Ainsi, si les cailloux (issus de la cristallisation de la mémoire) que notre moi a semé sur son chemin dans le Temps sont bien réels et constitutifs de notre conscience, ils sont déformés par l’observation que l’on en fait à un état futur. Condamnés à cette illusion, il semble qu’il y ait mieux à faire que de retrouver un fantôme conredisant notre nature présente même, vous ne croyez pas ?

En fait, « retrouver son moi passé » devrait plutôt être reformulé de la façon suivante : « se réapproprier son histoire personnelle ». Ici, il s’agit – plutôt que d’observer des cailloux dans des conditions simulées du passé, qui constituent une illusion – de ramasser les miettes de sa mémoire personnelle et de les réinterpréter à l’aune de notre moi actuel. C’est d’ailleurs là le processus de la sagesse : tirer les leçons du passé, avoir suffisamment confiance en soi pour s’oublier. Et qui tire les leçons du passé ? Mon « moi » passé ? Non, mon moi actuel, présent, variable dans le Temps.

La méthode ici ne consiste pas à se remémorer exactement les faits du passé (bien qu’il ne faille pas en inventer, ce que nous verrons dans la partie 3)  mais de synthétiser le mouvement du passé en réconciliant les états potentiellement (ou plutôt sûrement) contradictoires en une trajectoire – certes faite de multiples couleurs – cheminant vers votre « moi » présent qui lui-même aspire à des directions futures. Ainsi, retrouver son passé, c’est plutôt extraire les ingrédients qui ont fait le « soi » dans sa course du Temps qui concourrent à votre état d’esprit présent. Ainsi, on se demandera par exemple :

  • Qu’est-ce que je retiens de mon passé ?
  • Qu’est-ce que j’en fais ?
  • Comment et pourquoi en suis-je arrivé là ?
  • Quel est/sont le(s) dénominateur(s) commun(s) de mes « images » du moi au passé et au présent ?
  • Qu’est-ce que le moi présent en retire ? Comment il le juge ?

Cet exercice, loin d’être un exercice de mémoire est plutôt  un exercice d’analyse et de synthèse qui permet au cerveau d’avoir une illusion (cette fois créatrice et reliée au passé) d’une identité justifiée et capable de faire les bons choix.

Le passé est une série de cailloux posés sur la route, des cristallisations anciennes.

Le soi actuel est différent du soi passé. Chercher à revoir ces cailloux parfaitement, c’est déjà les voir contradictoires. C’est aussi une illusion conditionnée par sa propre interprétation. Plutôt donc que de subir, autant se la réapproprier. On fait son histoire, on se la réapproprie. Le passé, mort, devient ainsi vivant car intégré à la marche même du Temps, raccroché à lui par un fil que le cerveau a tissé, des flèches qui symbolisent la vision linéaire (illusoire certes mais nécessaire et congruente avec la nature temporelle de l’être) de ce Temps éphémère, fluide. Les échos qui pénètrent le temps sont ainsi réroganisées en une symphonie et non plus comme un bouhaha de notes.

A cette aune, nous pouvons extrapoler notre raisonnement au présent. Vouloir se « figer » dans le présent c’est aussi paradoxalement vouloir se piéger dans le passé puisqu’au moment même où nous verbalisons ce serment nous avons déjà changé. Ne pas se projecter, ne par marcher vers l’avenir – qui passe aussi paradoxalement par une « cristallisation » dont mort (ou gel) du Temps, paradoxe qui est uniquement linguistique d’ailleurs (la langue étant aussi mortifère car fixant les objets) – c’est mourir. Nous retrouvons là le vrai paradoxe de l’authenticité : on n’est moi qu’au présent et pourtant cet exercice d’authenticité contrôlée nécessite un mouvement, mouvement qui demande de « tuer » le temps en le raccrochant des deux bords à la réalité…qui est le présent.

Prétendre, c’est être soi par anticipation

« Prétentieux », sobriquet bien connu qui témoigne souvent de notre propre vanité blessée plutôt que sur une réalité vraiment répréhensible; et pourtant… Prétendre, n’est-ce pas ce que nous faisons naturellement depuis notre naissance ? Il a bien fallu que nous prétendions être capables de marcher pour oser nous lancer, il a bien fallu également que nous prétendions avoir du courage pour nous exprimer devant un parterre ; plus même, il a bien fallu que les coachs prétendent avoir une expérience suffisante pour être capables et légitimes à conseiller leurs lecteurs. Il vous faudra aussi prétendre que votre argumentaire ait un peu de Raison pour me répondre en cas de désaccord.

« Prétendre », un terme qui décortiqué simplement se compose de « pré » et de « tendre », donc de tendre (vers quoi ? vers soi, vers un modèle) par anticipation. Lors que nous prétendons, nous essayons de réaliser une part de nous-mêmes dans la réalité tangible par anticipation. Nous essayons d’aligner notre comportement avec son soi rêvé qui a un peu de réalité en ce qu’il a pénétrer notre esprit et notre temps. Bien sûr, par « prétentieux » nous entendons au contraire qu’une personne s’attribuerait des mérites non alignés avec sa réalité, pour autant cette affirmation est nécessaire à la réalisation de soi par l’aspect performatif du langage. C’est d’ailleurs là même le principe de l’affirmation de soi ; c’est par l’action que le processus du changement se fait. Il serait ainsi bien malveillant, peut-être inconsciemment même puisque nous n’apprécions pas le changement, que de jeter la pierre à une personne qui ferait des efforts pour se réaliser dans la réalité contre ses peurs et ses doutes.

Techniquement, pour en revenir à mon article original, prétendre c’est cristalliser des aspirations dans le futur et se servir de ce mirage comme guide. Comme une balise que l’on aurait jeté plus loin sur le chemin pour nous guider dans un espace difficile et inconnu. Prétendre c’est aussi réaliser un soi futur par l’aspect performatif de la parole.

Ainsi, prétendre c’est paradoxalement être authentique, un authentique soi dans le Temps, conscient que l’être change dans la marée de cette matière mouvante dans laquelle nous avons bien besoin d’ancres. Sans ces ancres, nous serions soumis soit à un enfermement dans le passé (par une volonté absurde de permanence), soit se laisser porter chaotiquement par les courants. Prétendre, nous le faisons tous les jours et plutôt que de nous demander

« Qui suis-je ? »

je devrai plutôt me demander :

« Vers qui me rends-je ? »

Quelle motivation, quelle envie cette image projetée suscite. Dès lors que cette image est intégrée, elle devient paradoxalement une image de notre passée donc de notre présent par pénétration. Car l’être est en mouvement, la pensée n’y échappe pas.

Mais est-ce vraiment aussi simple ? Il va de soi que la prétention peut être indue, irréaliste. Qu’est-ce qui différencie l’illusion constructive de l’illusion morte ? La Vérité.

Prétendre, ce n’est pas occulter la Vérité – Retrouver sa capacité d’improviser et de négocier avec le monde

La vie est une qualité, pas une quantité, elle répond à un cycle. Comme nous l’avions vu dans les exemples du deuil et de l’amour, toute cristallisation est morte ou sanglante dès lors qu’elle ne suit pas le processus naturel de dilution dans la matière du temps par confrontation progressive à la réalité. Ainsi, on se prétend avoir assez de force pour parler devant tout le monde et pourtant nous découvrons que notre présentation n’était pas telle qu’on l’avait imaginée. Si nous nous accrochions à cette projection de façon immuable, la chute serait brutale. En fait, au fur et à mesure que nous nous entraînons et que nous parlons devant l’assemblée, nous intégrons naturellement la Vérité dans notre performance par des micro-ajustements. C’est l’érosion, une érosion qui nourrit notre présent et notre matière du Temps. Nous avons prétendu, mais nous ne nous sommes pas accrochés à notre projection exacte du passé. Si nous le faisions, ce serait l’échec et la panique assurée.

Prétendre entre donc dans un schéma…naturel mais qu’il est intéressant d’amener à la conscience pour mieux le maîtriser (sans le forcer). La vie n’est en effet pas binaire, on a tendance à juger sur une valeur de vérité nos actes et les accidents de notre existence ; mais c’est bien une orchestration complexe et mouvante qui régit notre existence ainsi qu’une relation permanente au monde. La maxime antique « connais toi toi-même » pour ses contemporains se comprenait d’ailleurs plutôt comme « comprends quelle est ta place« , le monde tangible étant un point de référence beaucoup plus immuable que le « moi » qui au fond n’existe pas autrement que dans une fixation artificielle qui tue le Temps. 

Ainsi, plutôt que de s’enfermer dans le schéma mortifère d’un contrôle permanent de votre « niveau » d’authenticité, action qui vous enferme dans le passé (un passé qui est d’ailleurs illusoire car observé a posteriori), il est plus intéressant de réécrire son histoire et de la projeter dans une pratique de découverte qui mélange dynamiquement une tension vers un moi à réaliser et une part d’acceptation de l’inconnu qui enrichit et construit ce que vous êtes. Etes-vous nés vous-mêmes ? Etes-vous seuls responsables de qui vous êtes devenus ? Non, qui vous-êtes est à la fois un spectre de directions que vous avez prises adjointes aux « accidents » (à entendre comme « évènements aléatoires »  de votre vie dans lesquels vous vous êtes engagés…ou pas).

En définitive, la doctrine « être soi » s’efface en « deviens toi » ». Le soi est un soi mouvant, un soi qui par la réalité s’ajuste. C’est un perpétuel dialogue : la transformation, la négociation, l’invitation, la vie !

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Et si les conseils traditionnels ne s’appliquaient pas aux objectifs « complexes » ?

Vous les connaissez tous, les sites de « développement personnel » et autres journaux généralistes vous les rabâchent à des sauces différentes mais le déroulé est toujours plus ou moins le même :

  1.  Déterminer précisément son objectif
  2.  Eventuellement se demander « pourquoi ? »
  3.  Diviser son objectif en sous-objectifs
  4.  Ecrire un plan avec des jalons bien définis
  5.  Agir

Sur le papier, cette méthodologie semble bien fondée et parfaitement logique…et pourtant mon expérience m’a prouvé que cette méthodologie amenait souvent à l’échec et même pire, à la démotivation, du moins pour les objectifs dépassant le stade du débutant ou de la bête répétition. Etrange, non ?

Eh bien pas tant que ça !

A bien y réfléchir, quand un objectif est complexe par nature, alors il est très probable que ne nous sachions en réalité pas vraiment comment l’atteindre. Bien sûr, nous ressentons les axes sur lesquels nous devrions agir mais certainement pas à quel rythme, à quelle échéance et comment exactement les réaliser. De même, bien que nous espérons que tout se passe pour le mieux, au sens que le contexte joue en notre faveur et nous accueille à bras ouverts, eh bien ce n’est très souvent pas le cas.

Or, l’avancée créé la confiance qui pousse encore à avancer. Inversement, échouer à réaliser des objectifs diminue notre confiance et donc nous ralentit voire nous stoppe net. A partir de là, les « coachs » vont vous conseiller de ne « pas vous décourager »…comme si nous avions vraiment une si bonne prise sur un mécanisme millénaire. Une tâche ardue voire impossible alors qu’une autre est beaucoup plus simple à appréhender : ne tout simplement pas se fixer d’objectifs qui n’ont aucune chance d’aboutir.

En sus de ne pas aboutir, ces objectifs rationnalisés vous éloigne de votre moteur principal : les émotions, l’envie, le rêve, la conviction.

Donc, plutôt que de vous fixer sur un plan, sur comment faire, passez le plsu de temps à fixer ce que vous voulez et ensuite donnez vous pour seul objectif de garder cet objectif en vie : en y pensant tous les jours, en le visualisant. Cette vision sera comme un aimant et vous saurez d’instinct comment agir.

Est-ce vrai pour tout ? Non, pour les objectifs à court ou moyen terme comme finaliser votre CV ou décrocher un entretien, ou par exemple apprendre dix phrases dans une langue quelconque, la méthode grégaire marche parfaitement. Pour les grands objectifs, votre meilleur atout n’est pas votre organisation mais votre ouverture d’esprit et votre passion qui demandent tout sauf un esprit tendu.

On y va ?

 

[Réalisation de soi] – Série sur la confiance en soi, le burnout et l’unité du moi, Introduction

Tout droit sorti d’un long burnout latent qui n’a jamais explosé mais qui semblait atteindre des stades préoccupants (désinvestissement professionnel sous forme de rejet, sensation de vide, dépersonnalisation, …), je me suis décidé au cours d’un arrêt de travail sans rapport aucun avec ce problème de moral (pour tout vous dire, je me suis fait opérer d’un abcès) à reprendre ma vie – ou plutôt mon « moi » – en mains par une reconstruction de mon être et une reprise de confiance afin de revenir plus fort et de repartir sur de bonnes bases.

Cependant, après m’être aventuré sur de nombreux sites, après avoir lu de nombreux ouvrages (de professionnels médicaux comme de coachs ou d’individus lambda) – et pas seulement que pour le cas qui nous intéresse, ayant toujours eu un intérêt marqué pour le développement personnel souffrant moi-même d’une forme d’anxiété – je me suis aperçu que tous ces textes ou discours manquaient d’une partie cruciale : la mise en conscience du travail sur soi. Qu’entends-je par cela ? Je vais vous l’expliquer en commençant par vous dévoiler ma conclusion face au contenu classique.

Du savoir et des instructions sans processus de personnalisation consciente

La structure classique d’un ouvrage lié au développement personnel et au solutionne ment de problèmes psychologiques propose généralement – dans cet ordre ou pas, répété ou pas – les items suivants :

  • une revue « scientifique » explicitant les symptômes du problème, ses causes éventuelles, sa prévalence, les cercles vicieux qu’ils engendrent
  • éventuellement un test – formalisé ou non – vous permettant d’évaluer le degré de votre besoin et/ou  un discours dont la visée est de vous faire prendre conscience de la place de celui-ci dans votre vie
  • un ou plusieurs exemples racontés de manière neutre avec une mise en perspective du cas avec le contenu théorique proposé qu’il entend justifier
  • des outils et exercices à pratiquer, des principes à suivre

Si ces contenus constituent une ressource inestimable – sur laquelle je m’appuie et je m’appuierai – ils délaissent souvent (pour ne pas dire presque toujours) une part importante du processus de la confiance en soi et problèmes associés : la mise en conscience de la science qu’ils prodiguent, c’est à dire la jonction même entre la revue « scientifique » que j’ai mise en évidence et la pratique.

Par exemple, dans un ouvrage contre l’anxiété sociale, vous retrouverez systématiquement une explication sur le fait que le problème réside dans une peur du jugement – souvent imaginaire – PUIS sur des exercices que l’on vous prescrit, par exemple de lister vos peurs, de noter leur intensité et de les régler une à une.

Plus grave, on vous assènera des principes universels « l’homme a besoin de socialiser » et donc l’on vous prescrira des actions à réaliser pour vous rendre « normal ». L’erreur ici est probablement involontaire mais mène selon moi à une croissance dépersonnalisée comme le font des conseils génériques voire injonctions comme « il faut se détacher » ou « souriez à tout le monde ». Or, la confiance en soi et l’estime que l’on a pour soi ne peut se détacher de ses émotions et de son « énergie » au sens large. Avoir confiance, c’est non pas de sourire parce qu’il faut oser ou que cela amène les gens à être plus attirés par vous, mais sourire parce que l’on est en phase avec son ressenti, le bonheur que nous prodigue l’extérieur et surtout que l’on a confiance en ce ressenti. La confiance ne se limite pas à oser, elle s’accompagne d’une réalisation et d’une maîtrise de soi.

En clair, ces méthodes oublient la plupart du temps (toujours dans mon cas) de vous pousser à amener à votre conscience empirique – lors des exercices qui n’en sont d’ailleurs pas, un exercice étant détaché de soi, soi qui est alors pris pour un objet – le processus même de votre prise de confiance en vous. D’ailleurs, la confiance en soi n’est pas un objectif, c’est la conséquence d’une unité du soi, d’une focalisation de l’effort. Prendre confiance en soi, c’est éclater le soi puis ré-assembler à nouveau les parties qui le composent en une harmonie puissante, une personne enchantée, vous.

Le fondement de la méthode, l’image du Monde

Le Tarot est un outil puissant de réflexion, un support d’un raffinement infini en ce qui concerne la catalyse de l’inconscient, cette part intuitive qui est comme un second réseau au dessus de la conscience et de son processus de réflexion privilégié : la Raison. Si la raison est un ensemble de flèches et de faits ou concepts, l’inconscient est une toile d’araignée avec des arcs qui sont de multiples filaments complexes, sans direction. Chaque concept n’est plus un point mais un nuage en perpétuel mouvement, un nuage qui recouvre des points, opérant des rapprochements « magiques » – au sens indescriptibles par des mots ou la Raison, au mieux simplifiable en des principes et raisonnements sortis aussi presque par « magie ».

Bien que je vous décourage à fonder votre vie sur le Tarot, cet outil ayant un risque d’addiction assez fort, je ne peux nier qu’à certains moments critiques il m’a permis de réaliser d’immenses progrès dans mon existence, matériels comme intellectuels. Il faut néanmoins pour cela ne jamais le substituer à la Raison, c’est un outil qui permet de considérer d’autres chemins de pensée. Il ouvre la voie, jamais ne la ferme.

Cette parenthèse étant fermée, je colle ici l’image du Monde, la carte ultime du Tarot :

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Une analyse particulière du Monde trouvé sur un site anglophone a particulièrement été le point de départ de mon travail sur moi :

When the World card appears in a Tarot reading, you are glowing with a sense of wholeness, achievement, fulfilment and completion. A long-term project, period of study, relationship or career has come full circle, and you are now revelling in the sense of closure and accomplishment. This card could represent graduation, a marriage, the birth of a child or achieving a long-held dream or aspiration. You have finally accomplished your goal or purpose. Everything has come together, and you are in the right place, doing the right thing, achieving what you have envisioned. You feel whole and complete.

Now, the World card invites you to reflect on your journey, honour your achievements and tune into your spiritual lessons. Celebrate your successes and bask in the joy of having brought your goals to fruition. All the triumphs and tribulations along your path have made you into the strong, wise, more experienced person you are now. Express gratitude for what you have created and harvested. Finally, make sure you don’t rush into the next big project; celebrating your journey will set you up for success when you are ready for your next challenge.

If you have not quite reached this point of completion, then you are very close! You may still need an added level of understanding to graduate to a higher level and enjoy real success. Look back at your past experiences and acknowledge how far you have come and what you learned along the way. It may surprise you to look back at your progress and see how much you achieved. This reflection may also be what you need to bring your project to its final stages.

(source : Biddy Tarot)

En gras figurent ce qui selon moi décrivent le processus de prise de confiance en soi et de reconstruction du « moi » égaré. Dans la vie de tous les jours, les impératifs, le travail, les jugements que nous imaginons émaner des autres nous amènent non seulement à nous disperser – littéralement à nous désintégrer en petites parties, à nous défocaliser – mais aussi à nous dépersonnaliser, à finalement mettre KO notre énergie interne. C’est le vrai processus sous-jacent au burnout qui n’est pas vraiment un surmenage mais plutôt une impression de se consumer et de se noyer, que le travail déborde dans nos bras ou pas. Je reviendrai sur ce sujet dans les articles qui suivront, celui-ci étant une introduction.

Une première étape donc dans la reconstruction de soi et la confiance est non pas de tout de suite rassembler les pièces mais – au contraire – de taper dedans une bonne sois pour toute. De reconnaître, d’amener à la conscience cet état de dislocation. Il faudra alors tout noter, tout analyser, mettre face à soi son problème. Mais SON problème, pas LE problème connu sous le nom de burnout, de dépression ou que sais-je encore…non, SA problématique que l’on raccrochera ensuite à du contenu spécifique (contenu qui est souvent au fond le même d’un problème à l’autre d’ailleurs).

Et c’est là qu’arriveront ensuite les fondements de la méthode en souligné, cette idée (extrêmement visuelle dans le monde avec cette couronne comme un cercle qui convoque les énergies des quatre coins du « globe » au sens imagé autour du soi serein et complet) qu’il faut reconstruire ce moi, se refocaliser sur une image unique, ses leviers personnels, ses talents. Il ne s’agira donc pas ici de directement agir pour prendre confiance par effet de bord et répétition, mais d’agir en pleine conscience des principes et du processus d’unification du soi et de la prise de conscience. En clair, je ne propose rien de plus par rapport aux méthodes éprouvées que je ne rejette – et ne rejetterai – jamais qu’un état d’esprit concomitant qui permet de la même façon de réaliser le moi en toute harmonie.

Les quatre principes – Le fondement de la « méthode »

J’ai beaucoup parlé jusqu’alors de ma « méthode ». En premier lieu, comprenez en réalité qu’il n’y a pas de méthode au sens d’une procédure à suivre exactement. Il n’y a même pas d’exercices fixés ou d’instructions de durée. Les outils, vous les piocherez dans des ouvrages reconnus, dans des conseils universels qui ont fait leurs preuves. Je partagerai avec vous des outils qui m’ont aidé mais ne réinventerai pas la roue. Au mieux, je vous proposerai des sortes d’hybrides personnels que j’ai réalisé en améliorant des exercices existant.

Au regard de cet avertissement que je vous adresse, je vous encourage à être curieux et ouverts. Consultez autant d’ouvrage, visionnez autant de films, raffinez autant de pensées personnelles, consultez autant d’expériences que possible, le savoir croît et se raffine par la multiplicité et le polymorphisme des points de regard. Sachez que les problèmes psychologiques – hors véritables maladies de cerveau d’origine physique que je ne peux évidemment pas traiter – se ramènent souvent aux mêmes principes et que l’on retombe souvent sur les mêmes conseils en simplifiant. L’infinité de solutions correspond à une conjonction de points de regards et de formes dans la mise en pratique. Peu importe le modèle mental, peu importe le sens que vous donnez à une méthode, un processus ou une idée, ce qui importe c’est là où cela vous mène. L’équilibre du psyché dépend d’un enchantement qui est votre modèle mental de la réalité, votre vécu, votre sens de la vie. Et ce même si vous êtes un rationaliste de l’extrême :  il s’agit aussi d’un modèle mental, personne ne peu dépasser sa propre cognition.

Revenons maintenant aux quatre principes annoncés. De petits principes peuvent révolutionner le monde mental. Si le détail de vos analyses constituent l’eau du lac du savoir qui ressurgit périodiquement à votre conscience en de nouveaux principes, les principes qui engendrent sont la locomotive de votre changement de vie et de perception. Gardez les toujours à l’esprit.

Voici les miens, je vous les présente de façon succincte et je vous encourage à réfléchir dessus, à les critiquer, à les personnaliser ou à les rejeter si vous le jugez pertinent :

  1. Augmenter l’effort : s’il est une chose dont on a la conscience inverse en burnout ou en cercle vicieux d’un déficit de confiance, c’est bien de l’effort que l’on fournit. La réalité est que l’on dépense beaucoup d’énergie à se disperser et combler l’espace par des actes qui délaient l’action ou la masquent. Faire un effort, c’est mobiliser toute sa concentration dans l’action que l’on mène, dans sa réflexion du moment. Viser un point unique et faire tout pour l’atteindre, le réaliser. Sans toucher à ce point, sans se disperser. J’en viens ainsi au second point…
  2. Augmenter l’effort, oui, mais pas l’objectif : ce point peut paraître étrange mais il pointe un mécanisme vicieux dont j’ai pris conscience de façon très étonnante. Après un échec ou un constat qu’on n’y arrive pas, on a tendance à élever l’objectif comme pour « rattraper » l’échec ou le retard. Par exemple, supposons que je n’ai pas fini mon travail aujour’hui, je me dis que je ferais deux fois plus demain. Supposons par exemple que j’ai manqué de confiance devant cette personne en parlant trop vite, je vais m’imposer ensuite de lui parler de façon plus charismatique plutôt que de simplement corriger l’enjeu « normal » précédent. Dernier exemple ; je n’ai pas réussi à obtenir un diplôme que je voulais, alors je cherche à avoir un job très qualifié pour compenser plutôt que de chercher à obtenir le job que je voulais initialement. C’est aussi une façon « maline » de réduire l’effort, en augmentant l’objectif, on justifie un temps plus long à la réalisation et un moindre effort. Ici, je vous expliquerai que l’on corrige ce que l’on a vécu comme un échec en gardant uniquement le même objectif qu’avant. Si mon objectif est de finir le chapitre 1 et que je ne l’ai pas fait hier, je ne cherche pas à écrire le chapitre 1 et 2 le lendemain, j’écris le chapitre 1 avec plus d’effort.
  3. Ne pas chercher à « remplir » l’espace-tempsce principe est un peu plus abstrait que les précédents et doit être considéré au cas par cas des applications. Il rejoint néanmoins quelque par un peu le premier et le suivant dans une de ses formes. Remplir l’espace, c’est chercher à combler le vide pour le masquer ou pour délayer, éloigner. Je l’ai ressenti par exemple dans mes relations, ayant des problèmes de confiance et d’estime de moi (dans le cas contraire, je n’aurais pas écrit ce texte ou réfléchi à la question aussi intensément). Pour éloigner les autres de soi, on remplit l’espace par une couche au dessus de soi, une sorte de masque. Ou encore on parle de choses de façon un peu compulsive pour « remplir l’espace ». Appliquer ce conseil, c’est faire l’effort de faire face au vide. Pas littéralement au « blanc » mais plutôt au vide de soi, d’émotion, etc. Un autre exemple est la consultation du portable. Mais c’est plus profond que cela, plus inconscient. Je me limiterai donc à « ne remplissez pas l’espace, l’existence ». Plutôt que de remplir, placez une effort conscient dans vos actes, votre pensée, etc.
  4. Le « moi » surplombe les objets et n’est pas une masse qui les traverse, contraint par euxcelui-ci demande un développement bien supérieur pour être compris. Il est assez visuel. Comprenez ici que votre énergie est contenue dans votre enveloppe, à l’extérieur vous n’êtes qu’un contenant. Quand vous agissez en supposant des choses sur le « moi » de votre interlocuteur, en réalité vous vous privez d’une fraction de votre énergie que vous assimilez à ce dernier et vous vous astreignez à lui. De façon claire : quand vous vous forcez par exemple à sourire pour que l’autre se sente bien, votre « moi » est aliéné aux objets. C’est aussi vrai sur des échelles de temps plus longues. Dans le cas du burnout, j’ai intégré le fait que mon travail est une partie de mon existence, un objet. Mais ce n’est pas une fraction de moi. Je le gère comme un « objet », le moi est un « prestataire » et les forces directives. Dans une vision encore plus globale, le moi navigue entre les objets, par exemple son travail et sa vie familiale. Il ne s’agit pas de conditionner le moi par rapport  à son travail (je ne peux pas utiliser ma capacité de persuasion au travail donc le moi n’a plus cette capacité) mais plutôt de considérer le travail comme un espace où j’utilise le parties du moi pertinentes à mes objectifs et mes devoirs relatifs (par exemple, je n’équilibre pas ma vie personnelle et professionnelle, je suis le même dans les deux cas, j’utilise les parts de moi pertinentes, je remplis un contrat de même que je ne chercherai pas à utiliser des principes philosophiques pour résoudre une équation du premier degré). Gardez le principe en gras, appropriez le vous. Les exemples ne sont que des réductions de ce principe. En le vivant, vous vous sentirez ancré dans la réalité, la perspective sera renversée d’énergies extérieures arrivant vers vous et vous contraignant à une énergie qui habite votre corps et des contenants opaques autour de vous.

Après ces quatre principes qui peuvent paraître obscurs, je vous laisse méditer sur ce message général et reviendrai vers vous avec du matériel à la fois plus concret et spécifique. Je détaillerai notamment la première étape de la méthode qui consiste en une mise à plat de l’objectif et son appropriation puis à un examen de toutes les peurs que vous dynamiterez par la même occasion et qui lui sont relatives. Je détaillerai également plusieurs causes communes à éradiquer de manière consciente. Je joins ici d’ailleurs une formulation initiale – la mienne – de cette quête de la confiance en soi…

Vraiment profiter de cette période pour voir à long terme.

Pour reprendre confiance et arriver fort.

Une semaine dédiée au retour d’idées et en la consolidation d’une image de fin de cycle unique, totale et harmonieuse : le Monde

…puis sa transformation en programme concret en trois axes et une ambition :

  1. Lutter contre le stress
  2. Retrouver mon unité
  3. Réparer mon cerveau

Pourquoi ?

Pour le bonheur d’oser, de prendre les choses en mains avec assurance

Restez connectés donc, et bonne route !