Depuis deux semaines, j’ai décidé – pour accompagner mon grand plan de reprise de confiance et de réalisation de mes objectifs – de me libérer du poids temporel des petites « addictions » du quotidien qui peuvent être entre autres (en gras celles qui me concernent, en souligné celles que j’ai effectivement tues ces deux semaines) :
- le smartphone (2 semaines)
- l’alcool (2 semaines)
- le tabac
- le café (2 semaines)
- les sodas (2 semaines)
- le sel
- la télévision (1 semaine)
- les consoles (1 semaine)
- l’ordinateur (1 semaine, sauf pro pas le choix)
- etc.
En résumé…quasiment tout sauf le baladeur et le portable à touches la dernière semaine ! Une véritable période « analogique » hors weekend !
Avant de commencer, commençons par expliciter le rôle des guillemets que j’ai utilisés autour du mot « addiction » (et voilà je recommence !).
NOTE LIMINAIRE : Je ne suis pas médecin ou habilité à délivrer un diagnostic, si vous pensez souffrir d’une addiction sévère à un des items ci-dessus, je vous déconseille fortement de chercher à vous rassurer avec mon texte. Mon opinion se fonde sur des « addictions » modérées. Consultez un professionnel ou au moins un ami.
Les petites « addictions » du quotidien – Vraies addictions ?
Je vais peut-être m’attirer les foudres de certaines personnes qui ont été confrontées à ces sujets mais je le dis quand même (tout en restant ouvert à la discussion, je ne demande qu’à enrichir mon point de vue et le changer si nécessaire) : je ne considère aucun des items de la liste ci-dessus comme une vraie addiction en elle-même mais plutôt comme des conséquences d’un vide ou d’une perte de sens. Faites l’essai si vous être plutôt déprimé en ce moment : supprimez une de vos petites « addictions », est-ce que vous avez besoin de sevrage ? Non, la plupart du temps vous allez vous rabattre sur autre chose puisque ce que vous recherchez vraiment est un réconfort, un divertissement ; les deux étant des solutions à court terme pour vous « occuper » et ainsi masquer l’absence de grand axe de vie (au sens large : identité, objectifs de vie, vision optimiste du futur, passions, etc.).
Comment alors renommer ces « addictions » pour mieux les considérer ? Je les appellerais tout simplement « habitudes chronophages » ou encore « mauvaises habitudes » car au fond une « addiction » de ce type est presque davantage une habitude. Et appelle-t-on toutes les habitudes des addictions ? Par exemple si vous avez un besoin impérieux de vous assoir à la même table au même restaurant tous les midis, être vous pour autant addict à cette table de ce restaurant ? Non, eh bien c’est pareil ici.
Quelle importance ? Bonne question. Je dirais que voir ces éléments comme de vraies addictions vous place dans une posture réactive, pessimiste et donc encore plus à même d’y céder alors que considérer ces choses comme des habitudes chronophages – bref, comme des pertes de temps – vous rend déjà plus proactif et directement dans le cadre de la règle des 21 jours (qui est apparemment partiellement fausse, ce que je veux bien croire, l’appropriation et la rétention étant des phénomènes complexes et interdépendants). Je vais même aller encore plus loin : plutôt que de vous concentrer sur chacun de ces petites problèmes à la fois – vous amenant à vous disperser et ainsi prendre le chemin le plus long et donc le plus sujet à l’échec – considérez les comme les symptômes d’un même mal qui vous pousse à couvrir la réalité.
Dans le film Le Roi Arthur : la Légende d’Excalibur (petit nanar assez délirant pour les amateurs) la Mage dit à Arthur que les hommes ont tendance à détourner les yeux, seul un Roi ne le ferait pas. Si vous ne prenez pas cette petite maxime au pied de la lettre, vous y trouvez un très bon conseil : ne détournez pas le regard en vous attachant à des futilités. Ainsi, si vous vous sentez concernés, vous pouvez commencer à lire Une semaine pour reprendre confiance et foi en l’avenir, sinon vous pouvez continuer avec moi pour vous aussi essayer de questionner vos petites « addictions » par leur moratoire. Car oui, il est important de faire pour éprouver ses modèles. Sinon, ce n’est qu’une science morte et impersonnelle.
Ceci étant dit, je commence mon retour d’expérience d’abord mauvaise habitude par mauvaise habitude puis pour l’ensemble.
Bilan des dix jours par poste
Le smartphone [nuisance = 9/10]{avant = 1H par jour}
Le smartphone est probablement la pire habitude de la liste ainsi que la plus vicieuse, parce qu’elle est la plus chronophage de toutes.
Ce petit bidule est d’autant plus dangereux qu’il offre en quelques sortes l »infini » dans votre poche. Là où l’ordinateur demande une certaine assise (même portable), le smartphone lui est consultable n’importe où et n’importe quand. Une fois engagé dans sa consultation, on est tenté d' »optimiser » son utilisation en groupant les opérations. Le problème est que ces opérations ont la plupart du temps une valeur ajoutée quasiment nulle ! Les jeux sont très souvent moyens et presque toutes les opérations qui n’existent pas dans un téléphone normal sont à peine utiles. Sans parler de la photographie intempestive chronophage qui remplit aussi beaucoup l’espace.

Au cours de ces deux semaines, il m’a juste manqué pour consulter des horaires de cinéma ou mon itinéraire. Mais, étant déjà de nature à aimer explorer, cette absence m’a encore approché du plaisir de se retrouver, de laisser le hasard porter. Parce qu’en sus, le smartphone coupe des sensations, il vous sort du monde en remplissant l’espace. Or, le vide est le meilleur compagnon de la réalisation de soi.
En résumé : ça a été à la fois la meilleure séparation mais aussi la plus facile au regard de la nuisance causée. Je suis revenu au portable (modèle surtaxé mais bon on peut se faire plaisir) et cela m’a même créé des occasions de discuter et créer de nouveaux contacts avec des gens intrigués par mon bidule. J’ai très envie de continuer même si forcément on se sent coupable de laisser un objet qui coûte des centaines d’euros de côté !
Je n’en faisais que 7H par semaine, mais rendez-vous compte, une heure par jour soit presque 20 à 25% de mon temps libre gâché ! Faites le test, vous verrez !
Café et soda [nuisance = 6/10]{avant = 2 cafés par jour, des fois 3}
Je groupe les deux parce que le soda inclut notre bonne vieille boisson caféinée. En sus, le sucre a un peu un effet comparable, les deux s’additionnent.
Le problème que j’ai avec le café c’est que j’en buvais pour aucune raison pratique. Premièrement, je trouve le café relativement mauvais même quand il est très bien fait avec des variétés nobles. En fait, les grains sentent très bons mais le goût du café en lui-même est assez infâme. Deuxièmement, il fatigue plus qu’il ne donne d’énergie, j’ai déjà largement assez (voire trop) d’énergie et en plus de ne rien faire de positif il a tendance à me plonger dans la fatigue.
En fait, ma raison d’en boire était uniquement ma passion pour les gadgets et les petits travaux manuels. Alors, j’ai acheté beaucoup de cafetières : cafetière à dépression, cafetière à piston, aeropress, machine à expresso, dripper, etc. en sus d’un moulin, de cafés en grains, et autres… Vous l’aurez compris, j’adore faire le café mais pas le boire. Et comme cela serait mauvais pour mon karma d’en faire pour le jeter, alors je le bois.

Ensuite, il y a aussi l’habitude. Que faire à sa pause si ce n’est boire un café ? Assumer sortir dehors vagabonder ou aller sur la terrasse pour ne rien faire, c’est psychologiquement bloquant. Donc vient le café.
Le soda quant à lui fait partie de ces produits de remplissage au même titre que le smartphone. Ce n’est même pas si bon mais voilà, on en boit. Je ne parle pas du restaurant dans lequel il est quasiment impensable pour moi de ne pas prendre une boisson.
En résumé : addiction peu importante mais qui dénotait encore d’un certain vide. Et ce vide est plus difficile à constater et à couvrir avec du divertissement. En deux semaines, supprimer le café m’a aidé à avoir une énergie plus régulière et stable dans la journée. La preuve : j’en ai repris un le weekend, il m’a fait beaucoup de mal. En définitive, ce produit pas très bon et qui fatigue beaucoup ne me manque pas le moins du monde même si cela coupe de certains moments sociaux.
Alcool [nuisance = 2/10]{avant = environ une bière par jour, jamais de cuites}
L’alcool – surtout les bières de table (légères quoi) ou le champagne (je n’aime pas le reste) – est ce qui m’a le plus manqué. Rappelez-vous, je n’envisage pas d’aller au restaurant sans boisson et j’avoue préférer la bière au soda. Mon addiction ne devait cependant pas être bien méchante vu que je n’ai pas eu beaucoup de difficultés à m’en passer même si une fois j’en ai commandé une par réflexe au restaurant avec mon père (une Asahi).
Je m’aventure peut-être sur un sujet glissant car cette addiction est en général considérée comme telle mais il faut noter tout de même que le point de départ est le même : le vide.
Je suis désolé d’aller à cotre courant néanmoins de l’hypermoralisation et je pense qu’une petite bière par jour ne fait pas de mal. Et même si elle me faisait perdre 6 mois d’espérance de vie, à la bonne heure ! Néanmoins, je pense continuer pour la simple et bonne raison que la bière fatigue. Une petite par semaine à la rigueur si je vais au resto (un plat sans boisson c’est quand bien sacrément triste et je préfère cela au soda) .
En résumé : un changement quasiment inaperçu mais qui limite le plaisir au restaurant. Retiré de la vie courante, il se pourrait néanmoins que cela allège la fatigue et la note.
Internet [nuisance = 9/10]{avant = probablement presque 2 heures par jours}
Message paradoxal vu l’endroit où je le diffuse mais internet est comme le smartphone (qui inclut ce point) une nuisance. Nuisance car il représente l’infini mais aussi le néant.
Si quelques opérations sont vitales (consulter son compte en banque et…c’est tout ?) ou vaguement utiles (créer un compte fidélité, voir ses mails, commander, discuter), la plupart des actions sur internet ne mènent à rien voire à du négatif (réseaux sociaux, … cf. le film ahurissant mais assez juste Celle que vous croyez). Même écrire ce post…qu’est ce que j’en attends au fond ? Il serait dix fois plus positif pour moi de l’écrire sur mon carnet ou juste le penser.
Mais voilà, internet remplit l’existence et donne l’impression d’urgence. Faites néanmoins l’essai. Après une semaine, en regardant mes sites d’intérêt et autre je me suis rendu compte qu’il n’y avait presque rien d’important. Rien même. Internet est vraiment utile mais globalement 90% du temps inutile. Le problème est qu’en gardant les 10%, vous tombez tellement facilement dans les 90 autres qu’il vaut mieux simplement tout éteindre la semaine de travail.
En résumé : une habitude chronophage qui n’apporte pratiquement rien. Indispensable 10% du temps, je ne regrette rien.
Télévision et consoles [nuisance = 3/10]{avant = probablement 1H par jour en moyenne}
Contrairement à internet, je ne qualifierais pas ces habitudes de vraiment néfastes, juste chronophages. Bien sûr, elles ne servent pas )à grand chose mais l’avantage c’est que vous êtes complètement passif, cela détend vraiment. Le jeu vidéo est même plutôt actif et stimule le cerveau et la créativité.
En sus, il est assez facile d’en sortir car contrairement à internet, ces canaux ne représentent pas l' »infini » (sauf si vous aimez absolument tout, ce qui est difficilement concevable), on peut facilement s’arrêter par simple ennui.
Cependant, je voulais essayer une pure semaine analogique et j’avoue que d’une certaine façons m’être débarrassé de la télévision m’a libéré beaucoup de temps. Le moratoire sur le jeu vidéo en revanche a quelque peu rendu mon quotidien un peu fade. Mais c’est un excellent signal pour aller plus loin, vers un dépassement de soi. Justement, j’y arrive !
Bilan global et perspectives
Au final, le véritable objectif derrière ce moratoire global était – non pas de « soigner » une quelconque addiction – mais de briser totalement le quotidien pour me forcer à explorer de nouveaux horizons, tel le Mat dans la trilogie du développement personnel (cf. Comment agir ? – La Dream Team du domaine vue par le Tarot et le canal temporel). Casser mes habitudes m’a poussé à explorer d’autres voies voire à revenir à des passe-temps anciens comme la lecture ou aux…Playmobil, cartes Magic, yoyo, livres dont vous êtes le héros, écriture etc.
En sus de cet effet (timide néanmoins, ce n’est pas suffisant car l’idée est d’en plus se bouger pour sauter à pieds joints dans son rêve), ce moratoire m’a permis d’être ultra-efficace au travail et même d’être le dernier parti. Je ne sais pas comment j’ai pu produire autant en une semaine.
Pour terminer, ces deux semaines m’ont fait prendre conscience qu’en définitive ce qui importait était d’avancer globalement. Car le changement entraîne de nouvelles aspirations, les désirs nés de la frustration ne sont pas les mêmes que ceux de l’épanouissement.
Je continue donc jusqu’à avoir trouvé quelque chose avec une levée de l’interdiction (sans en abuser non plus…) le vendredi soir et le samedi. A plus tard donc !