Il y a une semaine jour pour jour, suite à une prise de conscience de mon enlisement dans une fin de cycle que j’avais du mal à fermer, je décidai de me lancer dans une semaine complète de reconstruction personnelle et de reprise de confiance en moi-même ainsi que dans l’avenir. L’objectif concret de ce travail était d’aboutir à des objectifs de vie, à une image claire de soi, à une paix retrouvée, etc.
Mais voilà…le problème c’est que cette fameuse semaine se déroulait dans un cocon, loin des tracas, du stress, avec un temps complet dédié à soi. Ainsi, comme je l’avais pressenti, le retour à sa propre réalité a été compliqué. Comment garder le cap alors que vous retrouvez tout votre environnement qui vous ramène à vos automatismes et soucis ? LE quitter ? En dernier recours, comprenez bien que la fuite ne solutionnera pas vos problèmes à moins que vous soyez vraiment en position de le faire. Votre ancien environnement était aussi pénible pour lui-même que pour la façon que vous avez eu de le vivre. En clair, en attendant éventuellement de trouver mieux, il va falloir essayer de vivre avec et – j’irais même plus loin – de l’utiliser comme levier pour avancer. Ici, je m’avance ; commençons d’abord par écouter mon récit.
Mon retour à la réalité
Avant de passer à mon retour d’expérience, je vais vous présenter les bases de ma méthode pour reprendre.
Un travail organisé…
Pour réaliser l’encadrement de mon travail, j’ai eu recours à plusieurs objets. Tous ces objets concernent l’écriture qui est fondamentale. Fondamentale pour ne pas s’égarer et fondamentale pour s’affirmer.
- Le carnet-agenda qui permet une écriture libre pour la journée
Ce carnet est une sorte de journal de bord qui permet de suivre ses journées et écrire ses impressions. J’ai un stylo bleu pour le texte normal et un stylo rouge pour les leçons et principes importants.
- Le carnet de notes vierge
Ce carnet complète l’autre et offre davantage de place, les autres pages saturant potentiellement vite.
- Un portfolio contenant mes documents produits à la fin de la fameuse semaine
A relire et à se remémorer à chaque fois que l’on doute ou que l’on se perd.
- Le bloc-notes de poche
Très utile pour tenir une liste de choses à faire et ainsi augmenter facilement son sentiment d’efficacité.
- Et enfin, l’arme secrète, le calendrier de table
Il permet de se fixer des objectifs, des défis, des choses à faire, etc. Pour ma part, je me suis même fixé de petits défis avec argent à la clé. J’ai récolté 10 euros à la fin de la semaine en ayant réussi le super-bonus yoyo dans l’open-space. Un point très important : servez-vous de la face arrière pour noter les points positifs de la journée et les négatifs ainsi que vos succès. Ils vous aideront à vous souvenir du chemin parcouru, ce qui est I-N-D-I-S-P-E-N-S-A-B-L-E pour garder la foi.
C’est beaucoup trop ? Probablement. Ou plutôt oui et non. Je n’ai pas la réponse, en tous cas ce ne sont pas les outils le problème mais l’utilisation que l’on en fait comme nous allons le voir…
…mais qui déborde, forcément
Comme vous allez le voir, bien que ma semaine ait été un nouveau levier et qu’elle ait été très riche, elle m’a progressivement ramené à de mauvais habitudes. Le point positif : grâce au travail précédent, c’est quand même différent. Enormément différent mais il faut rester conscient. Je commence…
A mon arrivée au travail, j’ai été surpris de me voir si différent, détaché, presque conquérant. D’être qui subit, je suis passé à un homme en position de contractuel. En clair, je percevais mon environnement comme un objet neutre, que je pouvais maîtriser et exploiter. De même, mes rapports avec mes collègues – proches ou lointains – étaient beaucoup plus chaleureux. J’ai aussi été très performant sur mon projet de reconversion professionnelle en finissant mon CV en sus de postuler, etc.
Ca y-est, tout était fini ? Avec une fin heureuse et pérenne ? Bien sûr que non. La vérité est que j’avais eu tout le temps de me préparer à ce retour et 7 ou 8 heures par jour c’est plus long que l’on croit.
Le deuxième jour ainsi, la gestion a été plus difficile. J’ai tenu ma méthode mais j’ai fait l’erreur de trop ajouter de choses…et à la fois pas assez ! Je m’explique : j’ai ajouté des petites choses comme les défis journaliers ou des papiers de mon texte sur le mec cool (cf. jour 2) qui me donnaient chacun une phrase dont je tirais un papier par jour aléatoirement pour l’exploiter. Et j’ai fait cela en ayant eu une première nuit courte (coucher tard, réveil très tôt pour l’infirmière. A ce stade, j’aurais pu déjà abandonner mais je me suis rappelé que chaque « échec » est un levier. J’ai corrigé le tir en me rendant compte que je ne pourrais pas simplement « ne rien faire » au travail en attendant le soir. Si je subissais mon travail, il ne m’apporterait rien tout en me noyant. Je me suis donc lancé dans un grand projet que j’ai tenu les jours suivants.
A ce stade, vous comprenez sans doute ce qui va se passer. Voyant que je me « noyais » (et malgré une première bonne réaction qui a été de bien dormir), j’ai commencé à m’agiter. Le point positif est que j’en étais conscient et que je me suis dit autant éprouver les idées pour voir ce qu’elles donnent. Le point négatif est que cela m’a ramené à mes vieux schémas desquels il a fallu sortir ce soir.
J’ai donc fini par m’éparpiller et lâcher quelque peu. Enfin…je n’ai quand même jamais lâché ma méthode. Ceci dit, j’ai oublié les bonnes résolutions et conservé un effort un peu « déshumanisé ». En clair : les efforts et les résultats étaient là, mais en même temps je me dirigeais vers une pente dangereuse que je vais décortiquer dans la suite.
Et après ?
Mais avant, je vais terminer sur une note plus optimiste. Cette agitation, elle est normale. Je ne m’attendais – et vous ne vous attendiez probablement pas – à garder le même rythme alors que vos conditions de vie (d’une semaine totalement libre à un retour au travail 7 à 8 heures par jour) ont drastiquement changé. La question n’est pas de savoir si cette semaine a été bonne ou pas en soi, en fait elle n’est ni bonne ni mauvaise. Elle vous a satisfait ou pas, mais en tous cas elle demande de relativiser et de réencadrer.
Dans mon cas, j’ai été tenté de me dire « ok tu ne t’en sortiras pas, tu vois que tu t’essouffles… » mais d’un autre côté je me suis rendu compte qu’en réalité j’avais sous-estimé un blocage particulier qui en fait était le nœud gordien. Je me suis même rendu compte du trésor que représentait cette semaine. Non seulement j’avais quand même tenu et fait – ce même si mes instructions se noyaient dans des égarements – mais en plus j’avais grâce à cela la possibilité de recadrer mon effort, de réajuster tout en revenant sur le chemin (n’oubliez jamais : chaque réalité peut être vue sous différentes perspectives ; sans appeler à la complaisance, il vous appartient de transformer un discours subi en des paroles motrices et constructives).
Et c’est cela que vous devez retenir à la fin : ne jamais perdre de vue ni l’objectif, ni le passé car il est très facile de se focaliser sur le négatif récent que sur les jours précédents. C’est ce qui s’appelle un biais cognitif. Et c’est de ce schéma qui va falloir sortir, ce qu’on ne pourra faire qu’en le court-circuitant en sautant à pied joint dans un point plus éloigné de sa zone de confort.
Je reviendrai dessus demain avec une nouvelle approche et synthèse imagée par trois cartes du Tarot qui m’est apparue dans un flash de conscience sur la méthode générale d’action. Nous verrons aussi demain comment exploiter cette maxime : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Car au fond, le moyen le plus efficace d’intégrer un savoir est de le pratiquer.