Tout droit sorti d’un long burnout latent qui n’a jamais explosé mais qui semblait atteindre des stades préoccupants (désinvestissement professionnel sous forme de rejet, sensation de vide, dépersonnalisation, …), je me suis décidé au cours d’un arrêt de travail sans rapport aucun avec ce problème de moral (pour tout vous dire, je me suis fait opérer d’un abcès) à reprendre ma vie – ou plutôt mon « moi » – en mains par une reconstruction de mon être et une reprise de confiance afin de revenir plus fort et de repartir sur de bonnes bases.
Cependant, après m’être aventuré sur de nombreux sites, après avoir lu de nombreux ouvrages (de professionnels médicaux comme de coachs ou d’individus lambda) – et pas seulement que pour le cas qui nous intéresse, ayant toujours eu un intérêt marqué pour le développement personnel souffrant moi-même d’une forme d’anxiété – je me suis aperçu que tous ces textes ou discours manquaient d’une partie cruciale : la mise en conscience du travail sur soi. Qu’entends-je par cela ? Je vais vous l’expliquer en commençant par vous dévoiler ma conclusion face au contenu classique.
Du savoir et des instructions sans processus de personnalisation consciente
La structure classique d’un ouvrage lié au développement personnel et au solutionne ment de problèmes psychologiques propose généralement – dans cet ordre ou pas, répété ou pas – les items suivants :
- une revue « scientifique » explicitant les symptômes du problème, ses causes éventuelles, sa prévalence, les cercles vicieux qu’ils engendrent
- éventuellement un test – formalisé ou non – vous permettant d’évaluer le degré de votre besoin et/ou un discours dont la visée est de vous faire prendre conscience de la place de celui-ci dans votre vie
- un ou plusieurs exemples racontés de manière neutre avec une mise en perspective du cas avec le contenu théorique proposé qu’il entend justifier
- des outils et exercices à pratiquer, des principes à suivre
Si ces contenus constituent une ressource inestimable – sur laquelle je m’appuie et je m’appuierai – ils délaissent souvent (pour ne pas dire presque toujours) une part importante du processus de la confiance en soi et problèmes associés : la mise en conscience de la science qu’ils prodiguent, c’est à dire la jonction même entre la revue « scientifique » que j’ai mise en évidence et la pratique.
Par exemple, dans un ouvrage contre l’anxiété sociale, vous retrouverez systématiquement une explication sur le fait que le problème réside dans une peur du jugement – souvent imaginaire – PUIS sur des exercices que l’on vous prescrit, par exemple de lister vos peurs, de noter leur intensité et de les régler une à une.
Plus grave, on vous assènera des principes universels « l’homme a besoin de socialiser » et donc l’on vous prescrira des actions à réaliser pour vous rendre « normal ». L’erreur ici est probablement involontaire mais mène selon moi à une croissance dépersonnalisée comme le font des conseils génériques voire injonctions comme « il faut se détacher » ou « souriez à tout le monde ». Or, la confiance en soi et l’estime que l’on a pour soi ne peut se détacher de ses émotions et de son « énergie » au sens large. Avoir confiance, c’est non pas de sourire parce qu’il faut oser ou que cela amène les gens à être plus attirés par vous, mais sourire parce que l’on est en phase avec son ressenti, le bonheur que nous prodigue l’extérieur et surtout que l’on a confiance en ce ressenti. La confiance ne se limite pas à oser, elle s’accompagne d’une réalisation et d’une maîtrise de soi.
En clair, ces méthodes oublient la plupart du temps (toujours dans mon cas) de vous pousser à amener à votre conscience empirique – lors des exercices qui n’en sont d’ailleurs pas, un exercice étant détaché de soi, soi qui est alors pris pour un objet – le processus même de votre prise de confiance en vous. D’ailleurs, la confiance en soi n’est pas un objectif, c’est la conséquence d’une unité du soi, d’une focalisation de l’effort. Prendre confiance en soi, c’est éclater le soi puis ré-assembler à nouveau les parties qui le composent en une harmonie puissante, une personne enchantée, vous.
Le fondement de la méthode, l’image du Monde
Le Tarot est un outil puissant de réflexion, un support d’un raffinement infini en ce qui concerne la catalyse de l’inconscient, cette part intuitive qui est comme un second réseau au dessus de la conscience et de son processus de réflexion privilégié : la Raison. Si la raison est un ensemble de flèches et de faits ou concepts, l’inconscient est une toile d’araignée avec des arcs qui sont de multiples filaments complexes, sans direction. Chaque concept n’est plus un point mais un nuage en perpétuel mouvement, un nuage qui recouvre des points, opérant des rapprochements « magiques » – au sens indescriptibles par des mots ou la Raison, au mieux simplifiable en des principes et raisonnements sortis aussi presque par « magie ».
Bien que je vous décourage à fonder votre vie sur le Tarot, cet outil ayant un risque d’addiction assez fort, je ne peux nier qu’à certains moments critiques il m’a permis de réaliser d’immenses progrès dans mon existence, matériels comme intellectuels. Il faut néanmoins pour cela ne jamais le substituer à la Raison, c’est un outil qui permet de considérer d’autres chemins de pensée. Il ouvre la voie, jamais ne la ferme.
Cette parenthèse étant fermée, je colle ici l’image du Monde, la carte ultime du Tarot :
Une analyse particulière du Monde trouvé sur un site anglophone a particulièrement été le point de départ de mon travail sur moi :
When the World card appears in a Tarot reading, you are glowing with a sense of wholeness, achievement, fulfilment and completion. A long-term project, period of study, relationship or career has come full circle, and you are now revelling in the sense of closure and accomplishment. This card could represent graduation, a marriage, the birth of a child or achieving a long-held dream or aspiration. You have finally accomplished your goal or purpose. Everything has come together, and you are in the right place, doing the right thing, achieving what you have envisioned. You feel whole and complete.
Now, the World card invites you to reflect on your journey, honour your achievements and tune into your spiritual lessons. Celebrate your successes and bask in the joy of having brought your goals to fruition. All the triumphs and tribulations along your path have made you into the strong, wise, more experienced person you are now. Express gratitude for what you have created and harvested. Finally, make sure you don’t rush into the next big project; celebrating your journey will set you up for success when you are ready for your next challenge.
If you have not quite reached this point of completion, then you are very close! You may still need an added level of understanding to graduate to a higher level and enjoy real success. Look back at your past experiences and acknowledge how far you have come and what you learned along the way. It may surprise you to look back at your progress and see how much you achieved. This reflection may also be what you need to bring your project to its final stages.
En gras figurent ce qui selon moi décrivent le processus de prise de confiance en soi et de reconstruction du « moi » égaré. Dans la vie de tous les jours, les impératifs, le travail, les jugements que nous imaginons émaner des autres nous amènent non seulement à nous disperser – littéralement à nous désintégrer en petites parties, à nous défocaliser – mais aussi à nous dépersonnaliser, à finalement mettre KO notre énergie interne. C’est le vrai processus sous-jacent au burnout qui n’est pas vraiment un surmenage mais plutôt une impression de se consumer et de se noyer, que le travail déborde dans nos bras ou pas. Je reviendrai sur ce sujet dans les articles qui suivront, celui-ci étant une introduction.
Une première étape donc dans la reconstruction de soi et la confiance est non pas de tout de suite rassembler les pièces mais – au contraire – de taper dedans une bonne sois pour toute. De reconnaître, d’amener à la conscience cet état de dislocation. Il faudra alors tout noter, tout analyser, mettre face à soi son problème. Mais SON problème, pas LE problème connu sous le nom de burnout, de dépression ou que sais-je encore…non, SA problématique que l’on raccrochera ensuite à du contenu spécifique (contenu qui est souvent au fond le même d’un problème à l’autre d’ailleurs).
Et c’est là qu’arriveront ensuite les fondements de la méthode en souligné, cette idée (extrêmement visuelle dans le monde avec cette couronne comme un cercle qui convoque les énergies des quatre coins du « globe » au sens imagé autour du soi serein et complet) qu’il faut reconstruire ce moi, se refocaliser sur une image unique, ses leviers personnels, ses talents. Il ne s’agira donc pas ici de directement agir pour prendre confiance par effet de bord et répétition, mais d’agir en pleine conscience des principes et du processus d’unification du soi et de la prise de conscience. En clair, je ne propose rien de plus par rapport aux méthodes éprouvées que je ne rejette – et ne rejetterai – jamais qu’un état d’esprit concomitant qui permet de la même façon de réaliser le moi en toute harmonie.
Les quatre principes – Le fondement de la « méthode »
J’ai beaucoup parlé jusqu’alors de ma « méthode ». En premier lieu, comprenez en réalité qu’il n’y a pas de méthode au sens d’une procédure à suivre exactement. Il n’y a même pas d’exercices fixés ou d’instructions de durée. Les outils, vous les piocherez dans des ouvrages reconnus, dans des conseils universels qui ont fait leurs preuves. Je partagerai avec vous des outils qui m’ont aidé mais ne réinventerai pas la roue. Au mieux, je vous proposerai des sortes d’hybrides personnels que j’ai réalisé en améliorant des exercices existant.
Au regard de cet avertissement que je vous adresse, je vous encourage à être curieux et ouverts. Consultez autant d’ouvrage, visionnez autant de films, raffinez autant de pensées personnelles, consultez autant d’expériences que possible, le savoir croît et se raffine par la multiplicité et le polymorphisme des points de regard. Sachez que les problèmes psychologiques – hors véritables maladies de cerveau d’origine physique que je ne peux évidemment pas traiter – se ramènent souvent aux mêmes principes et que l’on retombe souvent sur les mêmes conseils en simplifiant. L’infinité de solutions correspond à une conjonction de points de regards et de formes dans la mise en pratique. Peu importe le modèle mental, peu importe le sens que vous donnez à une méthode, un processus ou une idée, ce qui importe c’est là où cela vous mène. L’équilibre du psyché dépend d’un enchantement qui est votre modèle mental de la réalité, votre vécu, votre sens de la vie. Et ce même si vous êtes un rationaliste de l’extrême : il s’agit aussi d’un modèle mental, personne ne peu dépasser sa propre cognition.
Revenons maintenant aux quatre principes annoncés. De petits principes peuvent révolutionner le monde mental. Si le détail de vos analyses constituent l’eau du lac du savoir qui ressurgit périodiquement à votre conscience en de nouveaux principes, les principes qui engendrent sont la locomotive de votre changement de vie et de perception. Gardez les toujours à l’esprit.
Voici les miens, je vous les présente de façon succincte et je vous encourage à réfléchir dessus, à les critiquer, à les personnaliser ou à les rejeter si vous le jugez pertinent :
- Augmenter l’effort : s’il est une chose dont on a la conscience inverse en burnout ou en cercle vicieux d’un déficit de confiance, c’est bien de l’effort que l’on fournit. La réalité est que l’on dépense beaucoup d’énergie à se disperser et combler l’espace par des actes qui délaient l’action ou la masquent. Faire un effort, c’est mobiliser toute sa concentration dans l’action que l’on mène, dans sa réflexion du moment. Viser un point unique et faire tout pour l’atteindre, le réaliser. Sans toucher à ce point, sans se disperser. J’en viens ainsi au second point…
- Augmenter l’effort, oui, mais pas l’objectif : ce point peut paraître étrange mais il pointe un mécanisme vicieux dont j’ai pris conscience de façon très étonnante. Après un échec ou un constat qu’on n’y arrive pas, on a tendance à élever l’objectif comme pour « rattraper » l’échec ou le retard. Par exemple, supposons que je n’ai pas fini mon travail aujour’hui, je me dis que je ferais deux fois plus demain. Supposons par exemple que j’ai manqué de confiance devant cette personne en parlant trop vite, je vais m’imposer ensuite de lui parler de façon plus charismatique plutôt que de simplement corriger l’enjeu « normal » précédent. Dernier exemple ; je n’ai pas réussi à obtenir un diplôme que je voulais, alors je cherche à avoir un job très qualifié pour compenser plutôt que de chercher à obtenir le job que je voulais initialement. C’est aussi une façon « maline » de réduire l’effort, en augmentant l’objectif, on justifie un temps plus long à la réalisation et un moindre effort. Ici, je vous expliquerai que l’on corrige ce que l’on a vécu comme un échec en gardant uniquement le même objectif qu’avant. Si mon objectif est de finir le chapitre 1 et que je ne l’ai pas fait hier, je ne cherche pas à écrire le chapitre 1 et 2 le lendemain, j’écris le chapitre 1 avec plus d’effort.
- Ne pas chercher à « remplir » l’espace-temps: ce principe est un peu plus abstrait que les précédents et doit être considéré au cas par cas des applications. Il rejoint néanmoins quelque par un peu le premier et le suivant dans une de ses formes. Remplir l’espace, c’est chercher à combler le vide pour le masquer ou pour délayer, éloigner. Je l’ai ressenti par exemple dans mes relations, ayant des problèmes de confiance et d’estime de moi (dans le cas contraire, je n’aurais pas écrit ce texte ou réfléchi à la question aussi intensément). Pour éloigner les autres de soi, on remplit l’espace par une couche au dessus de soi, une sorte de masque. Ou encore on parle de choses de façon un peu compulsive pour « remplir l’espace ». Appliquer ce conseil, c’est faire l’effort de faire face au vide. Pas littéralement au « blanc » mais plutôt au vide de soi, d’émotion, etc. Un autre exemple est la consultation du portable. Mais c’est plus profond que cela, plus inconscient. Je me limiterai donc à « ne remplissez pas l’espace, l’existence ». Plutôt que de remplir, placez une effort conscient dans vos actes, votre pensée, etc.
- Le « moi » surplombe les objets et n’est pas une masse qui les traverse, contraint par eux : celui-ci demande un développement bien supérieur pour être compris. Il est assez visuel. Comprenez ici que votre énergie est contenue dans votre enveloppe, à l’extérieur vous n’êtes qu’un contenant. Quand vous agissez en supposant des choses sur le « moi » de votre interlocuteur, en réalité vous vous privez d’une fraction de votre énergie que vous assimilez à ce dernier et vous vous astreignez à lui. De façon claire : quand vous vous forcez par exemple à sourire pour que l’autre se sente bien, votre « moi » est aliéné aux objets. C’est aussi vrai sur des échelles de temps plus longues. Dans le cas du burnout, j’ai intégré le fait que mon travail est une partie de mon existence, un objet. Mais ce n’est pas une fraction de moi. Je le gère comme un « objet », le moi est un « prestataire » et les forces directives. Dans une vision encore plus globale, le moi navigue entre les objets, par exemple son travail et sa vie familiale. Il ne s’agit pas de conditionner le moi par rapport à son travail (je ne peux pas utiliser ma capacité de persuasion au travail donc le moi n’a plus cette capacité) mais plutôt de considérer le travail comme un espace où j’utilise le parties du moi pertinentes à mes objectifs et mes devoirs relatifs (par exemple, je n’équilibre pas ma vie personnelle et professionnelle, je suis le même dans les deux cas, j’utilise les parts de moi pertinentes, je remplis un contrat de même que je ne chercherai pas à utiliser des principes philosophiques pour résoudre une équation du premier degré). Gardez le principe en gras, appropriez le vous. Les exemples ne sont que des réductions de ce principe. En le vivant, vous vous sentirez ancré dans la réalité, la perspective sera renversée d’énergies extérieures arrivant vers vous et vous contraignant à une énergie qui habite votre corps et des contenants opaques autour de vous.
Après ces quatre principes qui peuvent paraître obscurs, je vous laisse méditer sur ce message général et reviendrai vers vous avec du matériel à la fois plus concret et spécifique. Je détaillerai notamment la première étape de la méthode qui consiste en une mise à plat de l’objectif et son appropriation puis à un examen de toutes les peurs que vous dynamiterez par la même occasion et qui lui sont relatives. Je détaillerai également plusieurs causes communes à éradiquer de manière consciente. Je joins ici d’ailleurs une formulation initiale – la mienne – de cette quête de la confiance en soi…
Vraiment profiter de cette période pour voir à long terme.
Pour reprendre confiance et arriver fort.
Une semaine dédiée au retour d’idées et en la consolidation d’une image de fin de cycle unique, totale et harmonieuse : le Monde
…puis sa transformation en programme concret en trois axes et une ambition :
- Lutter contre le stress
- Retrouver mon unité
- Réparer mon cerveau
Pourquoi ?
Pour le bonheur d’oser, de prendre les choses en mains avec assurance
Restez connectés donc, et bonne route !
2 commentaires sur “[Réalisation de soi] – Série sur la confiance en soi, le burnout et l’unité du moi, Introduction”